Les entrepreneurs qu'on aime

   

Les entrepreneurs et les initiatives de l'Economie qu'on aime

 

 

Christophe Chevalier, PDG du groupe Archer, premier inspirateur de l'Economie qu'on aime

 

   

 

 

Ce livre est d'abord le fruit d'une rencontre avec Chrstophe Chevalier, PDG du groupe Archer. Depuis le début de l'aventure, nous portons ensemble, tous les quatre, cet ouvrage.  

 

Dans la Drôme, qui a pourtant souffert du déclin de l'industrie locale, le Groupe Archer a mené des actions de développement économique et de création d'emplois en s'appuyant sur la richesse des savoir-faire locaux et des partenariats robustes avec les PME et les collectivités locales. Véritable entreprise de développement du territoire, le groupe est engagé dans la création de nouvelles activités porteuses mais aussi dans la reprise d'activités et d'entreprises en difficultés ou encore en voie de délocalisation. Aujourd'hui ces créations et reprises successives ont donné naissance à 15 pôles d'activités très diversifiés : bâtiment, travaux publics, espaces verts, sous-traitance industrielle, fabrication de palettes, services à la personne, intérim, transport et logistique. Le groupe a notamment réussi le pari de la relance de la chaussure à Romans, avec un premier atelier de production et une marque en propre "Made In Romans". Chaque année, le groupe emploi sur ses différentes activités, près de 1200 personnes. 

Site internet :  http://www.archer.fr/ 

 

 

Nous nous sommes immergés dans de nombreuses autres expériences orginales de PME et de grands groupes. C'est au coeur de leurs actions que nous avons trouvé les ferments de l'Economie qu'on aime : innovante, imaginarive et créatrice de richesse pour tous. L'économie du futur. 

En voici quelques unes ! 

 

 

L'entreprise peut être le moyen d'afficher un attachement fort à un territoire, aux savoirs faire de ses habitants et à ses ressources naturelles

 

Olivier Baussan - Groupe l'Occitane

 

Passionné d'écologie et amoureux de la Haute-Provence, Olivier Baussan créé en 1976, à 23 ans, l'Occitane en Provence, entreprise spécialisée dans les soins et parfums naturels de qualité issus des terroirs et savoir-faire de la Méditerrannée. Dès le début de l'aventure, il cherche à préserver une véritable authenticité dans les produits vendus dont les composants sont issus de la distillation des plantes locales, telles que le romarin, la lavance, le tilleul, la verveine ou la sauge. Alors qu'il quitte l'entreprise au moment de son rachat en 1990 par des actionnaires qui cherchent à modifier l'ADN du projet d'origine, il est rappelé quelques années plus tard lorsque de nouveaux propriétaires reconnaissent la pertinence de sa démarche. Aujourd'hui encore directeur de la création de l'entreprise, il a à coeur de déployer un approvisionnement auprès des producteurs locaux et certifiés, pour beaucoup issus de l'agriculture biologique. Alors que l'entreprise compte 2500 salariés et distribue ses produits dans 85 pays à travers un réseau de 1 000 boutique, le principal site de production qui compte 500 ouvriers est toujours à Manosque !

Site internet :    http://fr.loccitane.com/ 

 

 

 

Certains entrepreneurs souhaitent avant tout faire vivre leurs valeurs au quotidien

 

Guillaume Hermitte - Puerto Cacao 

 

   

Fraichement diplômé de l'ESSEC en 2006, Guillaume Hermitte décide de créer un concept de bars à chocolats à Paris pour soutenir des petits producteurs vénézueliens à travers des commandes régulières et préfinancées de cacao, un prix d'achat minimum fixe et une collaboration dans la durée. A Paris dans ses boutiques il fait par ailleurs le choix d'embaucher des personnes aux parcours de vie difficile afin de leur offrir un retour à l'emploi. Aujourd'hui, il a ainsi réussi à créer 9 emplois directs, réinséré socialement et professionnellement 10 personnes et importé 37 tonnes de cacao équitable pour un chiffre d'affaires avoisinant les 400 000 euros par an. Son ambition ? Créer le premier réseau national de bars à chocolat équitables en France 

Site internet :     http://fr.loccitane.com/

 

 

 

D'autres entrepreneurs inventent des modèles originaux de coopération avec les élus et les acteurs du territoire

 

Emmanuel Kasperski - Groupe REPLIC

 

Emmanuel Kasperski a fondé le groupe REPLIC en Languedoc Roussillon, dont l'objet principal est de "produire" des entreprises d'utilité sociale. Véritable modèle original de coopération avec des élus et acteurs du territoire, REPLIC est une entreprise qui utilise un statut encore peu répandu, celui de Société Coopérative d'Intérêt Collectif (SCIC). Ce statut permet notamment aux élus d'être actionnaires de l'entreprise et de s'assurer que les entreprises créées répondent réellement à des besoins sociaux et environnementaux du territoire. Ainsi, en quelques années, REPLIC a lancé près de 10 entreprises dans des domaines divers : service de traiteur à base de produits frais locaux (Tables de Cana), recyclage des déchets professionnels (la Feuille d'Erable), service de vente, de location et d'entretien de véhicules électriques (Mobileco), etc. L'ambition portées par chaque entrepris : créer de l'emploi pour des personnons au chômage de longue durée. Le modèle est particulièrement porteur et de nombreuses régions et départements s'y intéressent : l'essaimage est en cours. 

Site internet :   http://www.replic.fr/

 

 

Relocaliser, une rationalité économique

 

Le groupe Rossignol 

Le groupe Rossignol a rappatrié fin 2010 la fabrication de 60 000 paires de skis sous-traités à Taïwan dans l'usine de Sallanches, au pieds du Mont-Blanc. C'est désormais le dernier site à fabriquer des skis en France. Cette relocalisation a permis la création de 20 emplois locaux. Economiquement, ce choix tient la route. "On atteint nos objectifs de coûts de production et on livre mieux que l'an dernier. Ce n'est pas beaucoup plus cher de produire en France car la matière première constitue 80% du coût du ski et celle-ci vient d'Europe" précise le directeur de l'usine. Les équipes soulignent par ailleurs, au delà du coût brut, la qualité accrue de la production ainsi qu'une plus grande flexibilité et réactivité. "Il nous faut que deux mois entre une livraison et une commande aujourd'hui contre six en Asie". Les résultats financiers de Rossignol en 2010 -2011 sont à nouveau positif (3,3 millions d'euros) après des pertes de près de 94 millions d'euros en 2008-09. Le groupe prévoit désormais des investissements massifs pour développer ses sites de production français et espagnolss ainsi que la relocalisation de la production des 40 000 paires de ski encore produites en Asie. 

 

 

Le rapprochement géographique entre l'offre et la demande est une source de création de richesses locales

 

Guilhem Chéron - La Ruche qui dit oui !

Fondateur de "La Ruche qui dit oui !", Guilhem Chéron souhaite contribuer à la relocalisation et au développement des activités agricoles. Cette toute jeune start-up a mis sur pied un réseau national d'entreprises locales qui organisent, à partir de liens directs avec des producteurs agricoles, des ventes hebdomadaires regroupant jusqu'à 300 clients. De nouveaux débouchés sont ainsi offerts à des petits producteurs à travers un moyen de distribution innovant, combinant une plate-forme internet agréable et efficace et l'organisation de ventes régulières dans des points relais appelés "ruches". La détermination du prix final est lisible et transparente pour le consommateur et la répartition du fuit des ventes est équitable : les producteurs déterminent le prix de vente juste à la Ruche et une partie de la rémunération globale est réservée au responsable local et au gestionnaire de la plate-forme. Moins de deux ans après le lancement du concept, plus de 200 ruches ont vu le jour rassemblant 80 000 consommateurs pour un volume d'affaires mensuel proche de 500 000 euros. Et ce n'est que le début : les ventes connaissent une croissance de 15% par an !"

Site internet :   http://www.laruchequiditoui.fr/

 

  

Miser sur les savoir-faire du territoire tout en s'inscrivant dans l'économie actuelle

 

Thierry Moysset - L'entreprise Laguiole

    

Thierry Moysset a fait le pari de la valorisation de savoir-faire locaux en reprenant l'entreprise de coutellerie Laguiole. Il a misé sur la fabrication de couteaux d'exception, de haut niveau de qualité, pour pérenniser et développer l'entreprise, lors de sa reprise en 2007. Le travail de forge est redevenu entièrement manuel et chaque couteau est unique, le manche étant sculpté dans de la corne de vache d'Aubrac. Cette stratégie de positionnement haut de gamme lui a permis non seulement de fournir une très grande majorité des restaurants étoilés Michelin, de nombreux magasins de décoration et de design, mais aussi de travailler avec des créateurs et designers de renom. A l'heure où l'industrue du couteau subit de plein fouet les délocalisations, cette stratégie a porté ses fruits. Alors qu'elle était au bord du dépôt de bilan en 2007, l'entreprise a créé plus de 50 emplois depuis 2009.

Site internet :   http://www.laguiole-attitude.com/fr/?gclid=CPGb0LmqkLcCFWLHtAodZhQAOg 

 

  

Certains grands groupes sont soucieux de leur "empreinte emploi" et cherchent à développer des buisness models plus inclusifs

 

Danone Ecosystème

    

Depuis 2009, grâce à un fonds de dotation dédié, Danone soutient le développement des acteurs clefs avec lesquels l'entreprise collabore, en amont et en aval de sa chaîne de valeur, la création d'emploi et le soutien à l'entrepreneuriat dans les territoires d'implantation du groupe, le développement des compétences de ses partenaires, etc.

Site internet :  http://ecosysteme.danone.com/

 

 

 

Lorsque l'emploi n'est plus une variable d'ajustement

 

Bertrand Martin - CCM Sulzer

   

Bertrand Martin est un chef d'entreprise qui a choisi de miser sur la confiance dans l'équipe en place pour procéder au sauvetage de CCM Sulzer dans les années 1980. Lorsqu'il prend la tête de cette filiale française d'un groupe suisse, qui produit de très gros moteurs diesel, la situation est critique, le carnet de commande est vide. Le plus simple eut été le licenciement massif. Il fait le choix au contraire d'une aventure humaine qui va motiver tout son engagement. Il propose aux 2000 salariés de réfléchir et d'agir collectivement. 40% du personnel contribue à 450 propositions pour l'entreprise. Il rend ainsi les personnes acteurs et responsables de la réussite de l'entreprise. Tandis que le marché des chantiers navals est en berne, imposant des licenciements massifs, le choix est fait d'utiliser le savoir faire des équipes pour repositionner l'entreprise sur le marché international très concurrentiel de la vente de moteurs de centrales électriques. Augmentation de la productivité, réorganisation complète des services pour une plus grande réactivité, investissements importants grâce à une confiance retrouvée des actionnaires et surtout une politique commerciale agressive permettant de gagner de très nombreux marchés en Chine, aux Philippines, en Indonésie et en Australie. Les conséquences sont rapidement visibles : durant les trois mois qui suivent ce changement le carnet de commande est à nouveau fourni ce qui nécessite 25% d'embauches supplémentaires. Douze ans plus tard, au départ de son directeur, l'entreprise est leader mondial dans son secteur avec un chiffre d'affaires multiplié par dix. 

Pour en savoir plus : Oser la confiance, propos sur l'engagement des dirigeants. B. Martin - V. Lenhardt - B. Jarrasson

 

 

Les entreprises qui se mobilisent pour insérer des chômeurs de longue durée peuvent être des groupes importants et très performants

 

Richard Debauve - Réseau ENVIE

   

Envie est l'entreprise leader en France sur le secteur de l'électroménager rénové garanti, qui a développé depuis 20 ans une activité de récupération, de recyclage ou, lorsque c'est possible, de rénovation et de revente à bas prix, au sein de ses propres magasins. Avec le concours de Darty, son partenaire historique, ce sont 65 000 appareils par an qui se retrouvent dans sa filière. Au delà des 400 salariés associés aux fonctions support ou encadrants techniques, plus de 1000 personnes très éloignées du marché du travail sont employées chaque année par Envie. Elles ont généralement connu une période prolongée et destabilisante de chômage et cumulent de nombreuses difficultés : maîtrise insuffisante de la langue française, formations inexistentes ou non reconnues, difficultés de santé (addictions notamment), logement précaire. Le réseau Envie regroupe 45 entreprises du territoire, qui adhèrent à une charte d'engagement commune. 

Site internet :  http://www.envie.org/

 

  

Refuser l'exclusion dans l'entreprise, c'est aussi déployer son énergie dans la création d'emplois pour des personnes fragilisées par un handicap

 

Hervé Knecht - Altéréos

    

Altéréos est un groupe d'entreprises qui emploie près de 500 personnes pour la plupart handicapées physiques et mentales dans la région de Lille. Alors que le groupe, positionné sur la sous-traitance industrielle pour de grands groupes, connaît de graves difficultés économiques dans le milieu des années 2000, le PDG du groupe décide que la variable d'ajustement ne sera pas l'emploi mais l'activité. Il réussit à faire évoluer ses équipes vers de nouveaux métiers, tout particulièrement celui de la relation client et de la dématérialisation de documents. Quelques années plus tard, l'entreprise est leader sur le marché de la dématérialisation de documents. Alors que 80% de l'activité était encore industrielle en 2007, 80% des métiers aujourd'hui sont tertiaires, assurés par les mêmes salariés. Tout cela en maintenant en emploi des personnes fragilisées. 

Site internet :  http://www.groupealtereos.fr/

 

  

Il est possible d'adapter l'entreprise aux individus sans attendre forcément que les individus s'adaptent à l'entreprise 

 

Thorkil Sonne - Specialisterne

      

La société danoise Specialisterne, spécialisée dans le contrôle et le test de logiciels, a la particularité d'employer trois quarts de personnes autistes. Leurs caractéristiques - méticulosité, mémoire, facilité à mener des actions répétitives - se révèlent en effet très adaptées à ce type d'activité... Spécialisterne compte aujourd'hui 50 employés et travaille avec des grands groupes comme Oracle ou Microsoft, ravis de la qualité de l'entreprise (10 fois mois d'erreurs). Les excédents sont réinvestis dans une fondation, propriétaire de l'entreprise, qui se consacre à son développement à l'international. L'objectif : créer 1 million d'emplois pour les personnes autistes. 

Site internet :  http://specialisterne.com/